27 janvier 2019 - 10h47
Président d’Oddo banque privée à Paris, Jean-Philippe Taslé d’Héliand est également passionné de photographie. Exposé jusqu’au 15 février au sein de la galerie Bel OEil – Deco & Beyond, rue de Millo, et pour la première fois en Principauté, l’artiste se confie sur sa relation avec le 8ème art, son attirance pour l’urbanisme et l’architecture ainsi que sur ses futurs projets.
N é à Mortagne-au-Perche en Normandie, un petit village de quelques milliers d’âmes, Jean-Philippe Taslé d’Héliand a baigné dans le milieu artistique dès sa tendre enfance. Pourtant, il s’oriente vers les métiers de la finance. Diplômé de l’Institut d’Etudes Politiques de Paris, il intègre rapidement Oddo banque privée au sein de laquelle il gravit les différents échelons, avant d’en devenir l’actuel président. Si cette activité est prenante, Jean-Philippe Taslé d’Héliand n’en oublie néanmoins pas la photographie, passion de toujours qu’il poursuit en parallèle. « Je me souviens encore de mon premier modèle d’appareil photo, un Fujica ST701 comme il n’en existe plus. Puis, je suis passé sur Nikon », confie-t-il, un brin de nostalgie dans la voix. Par son travail, il espère interroger son public : « L’idée est de faire questionner celui qui regarde. Pour moi une photo est réussie lorsqu’une personne aime une photo sans savoir pourquoi. Tout est dans l’instant décisif d’Henri Cartier-Bresson », raconte-t-il sans fausse modestie.
Une famille d’artistes
Il faut dire que le goût de l’art est héréditaire dans la famille et qu’il s’exporte à l’international ! « J’ai un frère cadet peintre à Los Angeles, un frère aîné fondateur de la Beyrouth Design Fair et une soeur dans la décoration à Bruxelles », révèle-t-il. Pour lui, ce sera la photographie. « Revisiter ce que tout le monde voit mais n’a plus le temps de voir » devient alors son credo : « J’aime l’idée de s’arrêter, d’arrêter le temps. La photo est une quête d’imaginaire et d’esthétique. Quand elle est née dans les années 1850-1860, elle était hyper réaliste en noir et blanc petit format et un peu par esprit de contradiction, j’apprécie l’abstrait, la couleur et le grand format ! », analyse-t-il. Pas avare en anecdotes, Jean-Philippe Taslé d’Héliand rappelle également que les peintres se sont servis de la photographie, les obligeant ensuite à repenser leur art pour partir sur une vision plus abstraite. « La peinture Impression, soleil levant de Claude Monet en 1874, symbole impressionniste vue pour la première fois par le public, est d’ailleurs exposée dans l’atelier du photographe Nadar en 1874. C’est amusant de savoir que la photo a pu aider vers l’émergence d’un art plus abstrait ».
Architecture et urbanisme
Largement inspiré par cet art abstrait, Jean-Philippe Taslé d’Héliand a lancé une série de photographies intitulée Reflets, qui présente du mobilier urbain de manière subtile. Le photographe admet, en effet, avoir un penchant pour les sujets liés à l’architecture et l’urbanisme. « J’ai toujours été attiré par les grands monuments, les gratte-ciels et les ponts. Ce sont des créations humaines gigantesques. Jean d’Ormesson dit “L’espace est la forme de la puissance des hommes, le temps la forme de leur impuissance”. L’architecture est une manière de s’approprier l’espace, de marquer le génie de l’humain. Une architecture réussie contribue à sublimer l’espace naturel », explique-t-il. Certaines de ses images sont d’ailleurs présentées dans le cadre de sa première exposition en terres monégasques qui se tient à la galerie Bel OEil – Deco & Beyond de Monaco jusqu’au 15 février prochain. Lors du vernissage de l’exposition, l’artiste s’est prêté au jeu des mondanités, encouragé par des invités séduits, curieux d’en apprendre davantage. Et lorsque son regard s’est posé sur Village Royal à Paris, l’une de ses photographies prise quelques mois plus tôt, Jean-Philippe Taslé d’Héliand dévoile tout naturellement l’histoire qui l’a poussé à prendre ce cliché : « J’aime le questionnement et l’esthétique. J’ai tout de suite pensé à déstructurer cette architecture classique ».
Monaco, un attachement particulier
Ambitieux et passionné, le quinquagénaire insiste également sur le côté pur de sa démarche photographique : « Tout le monde voit ce que je prends en photo. Rien n’est retouché ou préparé, il n’y a pas de composition en amont ou de retouches après. C’est du shooting en street art ». Familier de la Principauté pour y avoir séjourné et travaillé, Jean-Philippe Taslé d’Héliand admet que Monaco pourrait aussi être un sujet de choix : « Cela serait amusant de le faire sur Monaco. Il faudrait que je passe quelques jours ici, surles quatre saisons et justement mon travail ne reflètera pas les cartes postales de Monaco mais s’appuiera sur des détails. Il faudrait contrarier ces habitations pour aller chercher quelque chose de plus poétique que l’image d’Epinal de la baie de Monaco avec ses grands immeubles résidentiels. Cela mériterait d’être revisité pour disrupter cette image ». Une image plus lyrique en phase avec cette pensée d’Henri Cartier-Bresson : « Photographier, c’est mettre sur la même ligne la tête, l’oeil et le coeur ».
Délia Kriel
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