9 février 2019 - 16h44
Yves Kinossian, conservateur général du patrimoine et directeur des archives départementales, auteur de Hôpitaux temporaires, blessés et malades dans les Alpes-Maritimes et à Monaco (1914-1923), a tenu une conférence hier soir à Cap-d’Ail, dans laquelle il a notamment évoqué les actions de la Principauté et du prince Albert Ier durant la Grande Guerre.
Près de 140 formations sanitaires temporaires, 178 000 blessés ou malades hospitalisés et 21 500 lits… Des chiffres éloquents illustrant la Première Guerre mondiale, d’autant plus qu’ils concernent « seulement » les Alpes-Maritimes et Monaco ! Hier soir, la conférence de Yves Kinossian, conservateur général du patrimoine et directeur des archives départementales, auteur de Hôpitaux temporaires, blessés et malades dans les Alpes-Maritimes et à Monaco (1914-1923), a attiré un large public, « obligeant » même l’ajout de chaises supplémentaires au premier étage du Château des Terrasses, à Cap-d’Ail. Une ville où se trouvait l’hôpital complémentaire n°62, le Radium Hôtel, dans lequel œuvrait notamment une infirmière monégasque, Marie-Thérèse Noguès, qui a reçu la médaille de bronze des épidémies le 3 octobre 1919. Une preuve, parmi tant d’autres, de l’aide apportée par la Principauté, comme le confirme Yves Kinossian.
Par quoi avez-vous été le plus surpris dans vos recherches ?
Le nombre général. Surtout lorsqu’on sait qu’en cumulant uniquement les registres qui ont été conservés, on arrive à ce nombre étonnant de 178 000 blessés ou malades hospitalisés entre 1914 et 1923 à Monaco et dans les Alpes-Maritimes ! Certains pour quelques jours voire semaines, d’autres pour la durée de la guerre. Comment un territoire parvient à s’adapter à l’absorption d’une telle population qui arrive dans un délai extrêmement bref ? C’est quelque chose qui me dépasse totalement en termes de compréhension. Les moyens médicaux étaient bien plus rudimentaires, il a sans doute fallu compter sur une abnégation considérable de la part des médecins et un engagement sans faille de la part des infirmières, notamment de la Croix-Rouge. On a le cas d’infirmières qui meurent d’épuisement et considérées comme « mortes pour la France ».
Qu’est-ce qui ressort concernant Monaco ?
D’abord, la volonté du prince Albert Ier qui propose spontanément à la France d’organiser, sur son territoire, des hôpitaux temporaires. Avec sa situation de neutralité, la Principauté offre une capacité d’hospitalisation considérable qui fait hésiter paradoxalement le ministère de la Guerre français, pour une question très étonnante : dès lors que les malades et blessés seront rétablis, pourront-ils regagner le front à cause du statut neutre monégasque ? Cela peut sembler ahurissant ! Pendant une période très brève de l’automne 1914, les trains font même le tour de la Principauté pour ne pas avoir à prendre « le risque » de voir des blessés évacués à Monte-Carlo et que ces derniers soient retenus en Principauté par je ne sais quelle loi. Mais l’évidence s’impose à Paris, il faut immédiatement profiter de cette possibilité. Puis, le second volet qui m’a frappé, c’est le souci profond du Prince et sa passion pour la recherche médicale aboutissant à la guérison.
Une maladie en particulier ?
Le tétanos, notamment. Le Prince est allé porter lui-même un projet devant l’Académie des Sciences. Il abordait un sujet majeur au début de la Première Guerre mondiale, à savoir les ravages du tétanos qui emportait un nombre considérable de blessés. A l’automne 1914, une fracture du genou était quasiment synonyme de mort.
Quelles ont été les entités phares en Principauté ?
Elles n’ont rien de secret. L’hôpital Prince Albert Ier et son pavillon du même nom où sont hospitalisés les aveugles, avec une forme de spécialisation qui est relatée dans la presse locale, comme Le Petit Niçois et l’Eclaireur de Nice. Il y a également l’Hôtel Alexandra, situé à Monte-Carlo, qui est transformé en hôpital auxiliaire par la volonté du Prince et mis en œuvre par la Croix-Rouge. L’Hôtel Saint-James, lui, sera transformé en maison de convalescence militaire. Dédié exclusivement aux officiers britanniques dans un premier temps, il sera disponible, avec l’accord du Prince, à tous les officiers alliés. Mais l’implication des Monégasques s’élargit également aux actions de la Princesse Charlotte à l’hôpital du Riviera, avec une place prépondérante occupée par la Croix-Rouge monégasque dans les hôpitaux, y compris ceux situés dans les territoires français.
Jérémie Bernigole
Photo © Mairie de Cap-d’Ail
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